Voyage en Écosse

L’Écosse, là où le temps murmure aux pierres

« Il est des terres où le vent semble murmurer aux collines les récits oubliés des hommes, où chaque pierre, chaque brume caressant les lochs silencieux, porte en elle le poids des siècles révolus. L’Écosse, vaste et secrète, déploie ses paysages comme autant de souvenirs épars que le voyageur effleure sans jamais les saisir tout à fait, tant leur profondeur dépasse l’instant.

Dans les Highlands, les montagnes se fondent dans le ciel gris, et la lumière, fuyante, glisse sur les vallées comme un reflet d’émotions anciennes, ces émotions que l’on croit disparues mais qui renaissent au détour d’un sentier, à la vision soudaine d’un château en ruine. Le vent, lui, court sur les landes, s’infiltre entre les pierres du Viaduc de Glenfinnan, et semble porter les échos d’un train lointain, illusion ou réminiscence d’une époque à jamais perdue.

Et l’on s’attarde alors, immobile, devant ces paysages qui ne demandent rien, qui n’offrent rien sinon cette impression diffuse d’éternité. L’Écosse ne se donne pas, elle s’insinue doucement, s’impose à l’âme comme une mélodie grave dont on reconnaît les notes sans pouvoir en fredonner l’air.

Ainsi, celui qui foule cette terre ne voyage pas tant qu’il n’écoute pas le murmure des pierres, qu’il ne laisse pas la brume lui voiler les souvenirs. Car l’Écosse ne se contemple pas, elle se ressent.»